Les non-droits des femmes en Iran

Publié le par Hugues

Elle tue son agresseur, elle est condamnée à mort

Elle n’a eu qu’un tort, se défendre. Pour avoir poignardé en état de légitime défense un de ses trois agresseurs qui tentaient de la violer, une Iranienne, âgée de dix-sept ans, a été condamnée à mort par pendaison par un tribunal du pays contrôlé par les ultraconservateurs. La jeune Nazanine a affirmé durant son procès qu’elle était sortie avec sa nièce et des amis en promenade lorsque trois garçons ont commencé à les attaquer. « Nos amis ont pris la fuite, et j’ai dû utiliser mon couteau pour me défendre (…). J’ai donné un coup de couteau. Je ne voulais pas le tuer. Je ne savais pas quoi faire car personne n’est venue nous aider », a-t-elle raconté en vain. Les juges sont restés sourds. Elle a heureusement encore la possibilité de faire appel et peut-être un maigre espoir puisque, en janvier 2005, après sept ans de procédure judiciaire, la justice avait acquitté une femme dans le même cas. Reste que cette décision odieuse, prise en parfait mépris de la Convention de l’ONU, sur les droits de l’enfant que l’Iran a pourtant signé, montre s’il le fallait encore l’archaïque machisme de ce pays. Le MRAP a dénoncé une aggravation des violations des droits de l’homme depuis l’arrivée au pouvoir du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Quant à Salman Rushdie, il voit un lien entre le régime et la position de la femme en Iran. « On sous-estime à quel point, pour de nombreux islamistes, il est important, consciemment ou inconsciemment, de rétablir leur honneur (…). Cela a beaucoup à voir avec une peur sexuelle des femmes. »

Cyrille Poy

In L’Humanité hebdo, 21/22-01-2006

Publié dans Lu dans la presse

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