Débat sur la protection sociale

Publié le par Regard

 

 Pour y voir plus clair...

 Les cotisations sociales

Les cotisations sociales sont un élément prélevé sur la va­leur ajoutée pour financer la protection sociale. Cette par­tie de la richesse créée dans l'entreprise ne sert donc pas à rémunérer le capital. D'où la volonté des libéraux de dimi­nuer les « charges sociales » au nom d'un « coût du travail » trop important. Se joue bien ici le conflit de la répartition et de la croissance. Aujourd'hui, les cotisations sociales sont calculées sur la base des seuls salaires. Elles augmentent si les salaires augmentent. Couper ce lien en calculant les co­tisations sur toute la valeur ajoutée rendrait dépendant le financement de la Sécurité sociale de la hausse des profits dans un arbitrage favorable au capital contre l'emploi. 

La valeur ajoutée 

 

La valeur:ajoutée est la richesse créée à l'échelle d'une entreprise ou d'une nation. Elle s'obtient en soustrayant de la produc­tion totale, les consommations intermé­diaires (matières premières, énergie). Cette richesse est répartie entre trois éléments. Le premier est le salaire qui rémunère la force de travail. Les taxes (impôts) et les prélève­ments sociaux (cotisations sociales) sont le deuxième élément. Enfin, le troisième élément est constitué des profits qui rémunèrent le capital. Entre les deux premiers éléments et le troisième se joue un conflit de répartition.

Depuis les années quatre-vingt, la part des sa­laires dans la valeur ajoutée a diminué de 10 % en faveur des profits. Élargir l'assiette de cal­cul des cotisations sociales à l'ensemble de la valeur ajoutée, revient à faire dépendre le ni­veau de financement de la Sécurité sociale non plus de la seule évolution des salaires mais aussi de celles des profits. Dès lors, le mon­tant des cotisations sociales pourrait rester le même si l'entreprise réduit les salaires et l’em­ploi, tout en augmentant ses profits. Dit au­trement, la mesure proposée par Jacques Chi­rac est susceptible de renforcer les gestions en faveur de la rentabilité financière.

Extrait de L'Humanité, 06-01-06

Publié dans Lu dans la presse

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J
10% du PIB, ça fait bien 165 Mds d'euros, non ?Plutôt que de chercher des formules magiques, ou plutôt artificielles, puisqu'on parle de déconnecter les cotisations du salaire, je pense qu'il vaut mieux se demander comment  les salariés peuvent s'organiser collectivement pour vendre plus cher la mise à disposition de leur force de travail.Les salaires sont si bas que le gouvernement est obligé d'inventer tout un tas de solutions artificielles (encore !) et bureaucratiques pour inciter au travail, ce qui est si je ne trompe, le rôle naturel du salaire.Augmentons nos salaires  la Sécurité Sociale se portera mieux.
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R
Je suis entièrement d’accord avec toi. Mais comment fait-on pour imposer une augmentation générale et significative des salaires ?!?<br />  <br />